Communauté religieuse établie dans la Manche qui a produit un fromage de Normandie au lait de vache, à pâte pressée non cuite. Cette fabrication, abandonnée en 1961 par les Pères trappistes a été confiée à la laiterie coopérative de Valognes (Valco), ainsi que la marque Providence. C'est un disque plat de 22 cm de diamètre et de 4 cm d'épaisseur, d'un poids de 1,4 kg. Sa croûte est souple et lisse, sa pâte tendre et de saveur assez douce.
Choix à l'aspect : croûte bien lisse et jaune grisâtre;
Choix à l'odeur : légère odeur de cave;
Choix au toucher : pâte souple;
Choix au goût : saveur peu relevée;
Ce fromage fut créé par les moines trappistes de l'abbaye de Bricquebec, fondée en 1824 par Dom Augustin Onfroy, dans une petite commune du Cotentin. Le successeur de Dom Augustin Onfroy, Dom Germain cherchera très tôt à établir la pérénité de la communauté et donc plus particulièrement à assurer sa survie économique. Il va donc dans cet esprit décider de se lancer dans la production de fromage, production qui est devenue l'une des spécialités des trappistes. Il faut, en effet, se souvenir que le "Port du Salut" est créé par des moines trappistes à Port Rhingeard et qui devient en 1873 la propriété des moines d'Entrammes. Les autres communautés trappistes par des échanges se lancent toutes assez vite dans ce créneau et c'est ainsi qu'apparaissent en France dans la grande famille des Saint-Paulin; le Port-Salut, le Mont des Cats, le Belval et de nombreux autres fromages trappistes dont le fromage de la trappe de Bricquebec.
Le succès de ce fromage fut immédiat, notamment dans la région de Cherbourg mais très vite les moines pensèrent à distribuer leurs fromages dans une aire géographique plus importante. Ils signèrent alors un accord avec monsieur Langlois et sa société "La maison de la Providence" pour l'exclusivité de la vente des fromages sur Paris. Ce distributeur fut un zélé serviteur de ce fromage le distribuant sous le nom "Fromage de la Providence" et l'inscrivant dans de nombreux concours agricole où il obtint assez vite plusieurs prix.
La production prit de l'ampleur et ne cessa de croître jusqu'à la deuxième guerre mondiale. A cette époque, l'abbaye traite le lait de 230 producteurs soit environ 2,5 millions de litres de lait par an et occupait outre les moines une trentaine d'ouvriers.
L'après-guerre fut plus difficile pour l'abbaye. Elle dut en effet subir la concurrence de nombreuses sociétés qui se lancèrent dans la fabrication de Saint-Paulin au lait pasteurisé, banalisant en plus le produit qui devint moins prisé. La situation devint de plus en plus ingérable pour les moines, qui décidèrent en 1961 d'arréter la production de fromage. Ils revendirent alors la marque "La Providence" à la coopérative laitière de Valognes "Valco" et se spécialisèrent dans l'élevage des bovins.